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Protection des amphibiens - Landes de La Poterie

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Protéger les espèces menacées de ce site exceptionnel.

Les Landes de La Poterie, un site exceptionnel

Basée sur la commune de Lamballe-Armor, le site des Landes de La Poterie est classé :

  • Espace naturel protégé par Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope depuis 1989 ;
  • Natura 2000 - Zone Spéciale de Conservation (ZSC) : classement contractuel qui répond à la Directive Européenne " Habitats, Faune, Flore " depuis 2007,
  • Espace Naturel Sensible du Département des Côtes d'Armor, depuis 2020
  • Sélection, en 2021, du site des Landes de La Poterie en vue d'un classement en Réserve Naturelle Régionale.

Une grande diversité d'espèces végétales et animales dont certaines associations constituent une rareté.

Elles comptent, entre autres :

  • Une mosaïque d'habitats variés abritant une flore singulière, dont 5 espèces d'orchidées,
  • 29 espèces de libellules (plus de la moitié des espèces connues dans le département),
  • 95 espèces de papillons nocturnes et 27 espèces de papillons de jour,
  • 11 espèces d'amphibiens (grenouilles, crapauds, tritons et salamandres),
  • 6 espèces de reptiles,
  • De nombreuses espèces d'oiseaux dont la Fauvette Pichou, espèce d'intérêt européen.

Cette richesse tient autant aux conditions naturelles du site...

  • Sous-sol composé d'une roche rare à l'échelle du massif armoricain : le Gabbro,
  • Sol composé d'argiles de nature basique (ce qui est exceptionnel en Bretagne),
  • Proximité du littoral,
  • Diversité d'habitats naturels (landes sèches côtoyant des landes humides, etc.).

... qu'aux usages traditionnels :

  • Creusement de nombreuses cavités par les potiers. Ces cavités se sont, au fil du temps, transformées en centaines de mares de géométrie variable,
  • Maintien d'une végétation de landes grâce aux fauches successives et au pâturage.

Des espèces en danger

Rainette verte, crapaud épineux, grenouille rousse, grenouille agile, complexe des grenouilles vertes, salamandre tachetée, triton palmé, triton ponctué, triton alpestre, triton crêté, triton marbré et triton de Blasius sont les espèces qui vivent dans et autour des Landes de La Poterie.

Les inventaires effectués par des bureaux d'études indépendants en 2001 et 2011 ont malheureusement démontré une baisse marquée de la population d'amphibiens présente dans les mares.

Il y a probablement plusieurs causes à ce déclin, mais l'une d'elle ne fait aucun doute. Une forte mortalité a en effet été constatée en période de migration sur la RD28, lorsque les animaux tentent de rejoindre leurs habitats de reproduction : les mares des Landes de La Poterie, situées à l'ouest de la route. De même, le retour après reproduction, bien que plus diffus dans le temps, est aussi problématique pour la survie des animaux.

Des actions pour mesurer les enjeux et protéger les amphibiens

2016 : le travail d'une apprentie BTS-GPN en poste à Lamballe Terre & Mer a permis d'alerter sur la problématique d'écrasement sur la RD28 (inventaire ponctuel et non exhaustif d'une centaine d'individus écrasés, concernant alors 8 espèces différentes d'amphibiens).

Plusieurs actions ont été mises en place depuis 2016 :

  • Crapaudrome : comptabilisation et sauvetage de 4 090 individus durant les trois années du dispositif (11 espèces) ;
  • Fermeture d'une portion de la RD28 durant 2 hivers ;
  • Partenariats entre Lamballe-Armor, Lamballe Terre & Mer, le Conseil Départemental 22 et le Cerema* (Centre d'Etudes et d'expertise sur les Risques, l'Environnement, la Mobilité et l'Aménagement)[1] et poursuite du partenariat avec l'association VivArmor Nature.
  • Recueil d'informations sur les amphibiens : recensement des amphibiens (vivants ou morts) par la population, comptage sur et autour du site ;
  • Sensibilisation de la protection de la biodiversité auprès d'un collège et d'une école...

Sans oublier les habitants et les usagers...

  • Concertation avec les habitants et usagers intéressés : réunions publiques, enquête, rencontre, visio-conférence, sortie...
  • Évaluation de la circulation et de l'usage des déviations : boucles de comptage, radar pédagogique.

Vers une solution pérenne pour la protection des amphibiens

  • Le 7 février dernier, le Conseil Départemental des Côtes-d'Armor s'est prononcé en faveur du déclassement d'une partie de la RD28 de la voirie départementale en vue de son classement dans la voirie communale de Lamballe-Armor ainsi que du classement de la voie communale des Noës dans la voirie départementale.
  • Le conseil municipal de Lamballe-Armor du 21 février a délibéré et approuvé cette décision sur cette décision.

Plusieurs scénarios, ont par ailleurs été étudiés et proposés dans le cadre de l'étude conduite par le Cerema. Parmi ceux-ci, la fermeture définitive de la route est le scénario porté par la Ville de Lamballe-Armor et ses partenaires (délibérations en ce sens du Conseil Municipal le 13/12/21 et du Conseil Communautaire le 14/12/21).

> Pourquoi la fermeture définitive est-elle la solution retenue ?

C'est la seule qui permette de garantir la préservation des amphibiens tout au long de leur cycle de vie (migrations avant reproduction et après reproduction),
D'autres itinéraires sont possibles sans provoquer de gêne excessive pour les usagers (ex. : aucune augmentation de temps pour le trajet majoritaire Lamballe/Pléven ou Plédéliac) et des aménagements sont possibles pour les accès agricoles.

> Pourquoi pas le batrachoduc ?

Parce que c'est une solution technique incertaine sur ce site et très couteuse (532 000 € HT estimés).
Au minimum, 12 passages busés de 1m x 0,60m environ de diamètre seraient à créer sous la route. Il faudrait au minimum 24 passages pour un franchissement optimal.
Des murets en béton d'un mètre de haut, de part et d'autre de la route, seraient à construire (soit 1,5 km de muret béton).
Pour que le dispositif soit hors d'eau (condition pour qu'il soit emprunté par les amphibiens) : il faudrait rehausser la route de 20 cm sur 720 mètres, et donc refaire l'enrobé.

> Pourquoi pas des barrières automatiques ?

Cette solution aurait 3 inconvénients majeurs, quasi rédhibitoires :

  • Elle ne protège pas les amphibiens sur la totalité de leur cycle de vie (ils continueraient de se faire écraser en quittant le site en fin d'été) ;
  • Elle n'est pas lisible pour l'usager : parfois ouvert, parfois fermé = risque de passage " forcé " ou de se retrouver coincé entre les 2 barrières ;
  • Une gestion trop importante (vidéosurveillance obligatoire, alarmes, astreintes, etc.).
> Pourquoi pas une fermeture temporaire uniquement l'hiver ?

Cette solution ne protège pas la totalité du cycle de vie des amphibiens :

Il ne serait pas cohérent de favoriser leur migration avant reproduction, sans protéger celle après reproduction ;
Les périodes de migrations avant reproduction sont variables selon les espèces et sont conditionnées à la météo (température, humidité) : il est impossible d'être certain de la période de fermeture idéale, sauf à fermer 6 mois. Il y a donc un risque de " rater " des pics de migration ;
Les migrations après reproduction sont diffuses et étalées dans le temps (entre la fin du printemps et le début d'automne).

La Ville de Lamballe-Armor, l'agglomération Lamballe Terre & Mer et le Conseil Départemental des Côtes d'Armor poursuivront leur concertation, sorties pédagogiques et rencontres avec les habitants et les usagers sur le devenir de cet espace (voie de circulation douce, passage pour les agriculteurs...).

 

*Le Cerema est l'établissement public de référence en matière d'aménagement, de cohésion territoriale et de transition écologique et énergétique. Centre de ressources et d'expertises scientifiques et techniques pluridisciplinaires, il apporte son concours à l'élaboration, la mise en oeuvre et l'évaluation des politiques publiques. Les travaux du Cerema visent à éclairer les choix des décideurs publics et à les accompagner dans la réalisation de leurs projets dans une optique de développement, de cohésion et d'équilibre territorial. 

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